Reaching the potential : le rapport de Development Initiatives sur l’utilisation des données plante le décor du GCT 2017

  • 7 mars 2017

Cet article a été rédigé par Wilbrod Ntawiha, coauteur du nouveau rapport de Development Initiatives , « Reaching the potential of IATI ».

Nous assistons cette semaine au GCT 2017 , l’événement phare de l’IITA au regard de sa communauté technique mondiale qui œuvre à améliorer la transparence et le libre accès aux données dans le domaine du développement.

À ce jour, l’Initiative a attiré plus de 500

signataires, qui ont publié des données sur leurs transactions, lesquelles s’élèvent à 146 milliards de dollars US ( voir le rapport annuel de l’IITA ). Il est essentiel que ces informations précieuses, étayées par le renforcement des capacités décisionnelles, de la transparence et de la responsabilité, contribuent désormais à améliorer l’efficacité de ces ressources.

C’est pourquoi Development Initiatives a publié son nouveau rapport « Reaching the potential of IATI », qui, nous l’espérons, apportera une valeur ajoutée aux discussions du GCT. J’en suis, avec Conrad Zellman, le coauteur. Nous avons évalué la manière dont les données de l’IITA ont été utilisées depuis la création de la norme en 2011, et ce que notre communauté doit faire pour qu’un plus grand nombre de personnes tirent parti de cette initiative.

Pourquoi utiliser les données de l’IITA ?

Il est capital que nous diffusions clairement les avantages potentiels que les données peuvent fournir à un large éventail d’acteurs, qui vont des gouvernements des pays en développement à leurs citoyens. Après avoir passé en revue la documentation disponible, nous avons identifié trois principaux types d’utilisation :

  • Renforcement de la transparence ; l’établissement de rapports à l’aune d’une norme ouverte et commune permet l’accès à des données exhaustives, comparables, prospectives et accessibles en temps utile sur les flux de ressources financières et leur utilisation.
  • Amélioration de l’efficacité et de l’efficience ; l’utilisation des données de l’IITA permet de planifier, de coordonner et de mobiliser les ressources en vue d’améliorer les interventions en matière de développement.
  • Renforcement de la responsabilité ; l’utilisation des données de l’IITA par un large éventail d’acteurs, officiels ou non, permet de surveiller la mise en œuvre, de détecter les cas de corruption et de réclamer des améliorations.

Qui sont les principaux utilisateurs des données de l’IITA à l’heure actuelle ?

Pour étonnant que cela puisse paraître, il s’agit des donateurs... L’IITA a été créée à l’origine en vue de satisfaire la demande des gouvernements des pays en développement en matière d’informations accessibles en temps utile, détaillées et prospectives sur les ressources externes.

Cependant, les portails d’information mis en place par les donateurs et les partenaires de développement concentrent aujourd’hui la plupart de ces données. Étant axés (principalement) sur les prestataires individuels, ces efforts visent avant tout à prôner la transparence et la responsabilité à l’échelle nationale ou internationale.

Notre rapport présente 12 portails de ce type actuellement opérationnels, qui appartiennent tant à d’importants pourvoyeurs d’aide bilatéraux qu’à des acteurs multilatéraux.

Les pays en développement utilisent-ils l’IITA ?

Systèmes locaux de gestion de l’aide

L’utilisation de données dans les processus décisionnels dépend de manière capitale du niveau d’intégration de l’IITA dans les systèmes de gestion de l’information sur l’aide (SGIA) locaux. Le Bangladesh , le Rwanda , le Tchad, la Côte d’Ivoire, Madagascar et le Sénégal , ont déployé des efforts pour importer des données de l’IITA dans leurs SGIA.

Aperçu complet des ressources

Certains gouvernements utilisent régulièrement les données de l’IITA pour vérifier et/ou compléter leurs propres données. Ainsi, au Libéria, le ministère des Finances et de la Planification du développement a déclaré utiliser les données de l’IITA pour surveiller le flux des ressources extérieures dans le contexte de la crise du virus Ebola.

Responsabilité

Les éléments probants sur l’utilisation d’informations conformes à la norme de l’IITA pour demander des comptes aux fournisseurs de ressources pour le développement et aux responsables de la mise en œuvre sont peut-être les plus limitées à l’heure actuelle. Ainsi, au Kenya, l’Association nationale des contribuables et Integrity Action ont suivi l’exécution des projets de plusieurs ONG financés par le ministère du Développement international du Royaume-Uni.

En quoi doit consister l’action de notre communauté ?

  • Sensibilisation au niveau national – Les fonctionnaires étant pris par leur travail, il est possible qu’ils ne connaissent même pas l’existence de l’IITA. Nous devons par conséquent redoubler d’efforts pour promouvoir l’Initiative. L’analyse de la documentation révèle le caractère urgent de la sensibilisation mis en exergue par les bureaux de pays des principaux signataires de l’IITA.
  • Appui à l’intégration dans les systèmes nationaux de gestion de l’aide –Nous devons travailler ensemble pour faire en sorte qu’un nombre plus élevé de pays importent automatiquement les données de l’IITA dans leurs SGIA. Cela n’est envisageable que si les gouvernements des pays en développement s’approprient les systèmes, comme l’illustrent l’Initiative Mohinga au Myanmar et le SGIA conçu par le Bangladesh.
  • Prouver la valeur ajoutée de l’IITA Pour favoriser une plus grande utilisation, nous devons démontrer clairement comment les données de l’IITA apportent une valeur ajoutée aux systèmes et aux processus décisionnels gouvernementaux.
  • De nouveaux outils et solutions permettant de répondre aux besoins de différents utilisateurs Nous devons effectuer des recherches plus approfondies sur les problèmes spécifiques que l’IITA peut résoudre. Cela contribuera à la mise en place d’un soutien adéquat et à la création d’outils analytiques et techniques.
  • Surmonter les principaux obstacles techniques – Les outils de l’IITA existants doivent être perfectionnés, et la banque de données en particulier doit gagner en convivialité. Il faut en outre améliorer la qualité des données et la norme de l’IITA en renforçant la publication de données par les organisations (p. ex., précision des sous-emplacements, description des langues locales, utilisation ou domaine connexe) en vue de permettre la traçabilité des fonds, etc.

Ces objectifs ne pourront être atteints que si de nombreuses parties prenantes clés, dont les gouvernements des pays en développement, les donateurs et d’autres acteurs non étatiques, font preuve d’une plus forte volonté politique et investissent davantage. Après avoir participé au GCT 2017, je suis certain que la communauté de l’IITA est en mesure de relever ces défis.